- tempête
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• tempeste 1080; lat. pop. °tempesta « temps », et par ext. « mauvais temps », class. tempestus « qui vient à temps », de tempus « temps »1 ♦ Violente perturbation atmosphérique près du centre d'une dépression; vent rapide qui souffle en violentes rafales, souvent accompagné d'orage et de précipitations. ⇒ bourrasque, cyclone, ouragan, tourmente. — Spécialt Ce temps sur mer, qui provoque l'agitation des eaux et met les navires en péril. ⇒ houle (cf. Coup de chien, gros temps). Le cap des Tempêtes : ancien nom du cap de Bonne-Espérance. Tempête qui se lève, souffle, se déchaîne, fait rage. Affronter, essuyer des tempêtes. « La tempête allait commencer ses attaques, et déjà le ciel s'obscurcissait » (Lautréamont). Avis de tempête force 10 (vitesse du vent comprise entre 48 et 63 nœuds). — Par anal. Tempête de neige : chutes de neige avec un vent violent. Tempête de sable : vent violent qui soulève le sable en tourbillons.♢ (En compos.) Lampe-tempête, briquet-tempête, dont la flamme protégée ne s'éteint pas par grand vent.2 ♦ Fig. Agitation. « Une tempête qui s'éleva dans mon sang » (Rousseau). Loc. Une tempête dans un verre d'eau : beaucoup d'agitation pour rien. Allus. littér. Une tempête sous un crâne : agitation mentale face à une difficulté.♢ Trouble, difficultés qui mettent en péril. « Je m'assure un port dans la tempête » (Racine).♢ Agitation dans l'opinion; mécontentement, protestations. Cette loi va déchaîner la tempête, des tempêtes. — PROV. Qui sème le vent récolte la tempête : une personne qui incite à la violence, à la révolte, s'expose à de grands périls.3 ♦ Fig. Bruit violent qui rappelle celui de la tempête. « On n'entend plus les tempêtes des grandes orgues » (Huysmans). ⇒ fracas. Une tempête d'applaudissements, d'acclamations, de vivats; de rires. ⇒ tonnerre.⊗ CONTR. Bonace, 1. calme, embellie, sérénité.Synonymes :- cyclone- ouragan- tornade- typhonExplosion subite et violente de quelque chose, bruit violentSynonymes :- frénésieViolente agitation psychologique, politique, etc.Synonymes :- débordement- déchaînement- déferlement- désarroi- tumulteTempête magnétiqueSynonymes :- orage géomagnétiquetempêten. f.d1./d Violente perturbation atmosphérique, très fort vent souvent accompagné de précipitations et d'orage. Tempête de pluie, de neige.— Tempête de sable, accompagnée de sable soulevé par le vent.— Spécial. Une telle perturbation, sur la mer ou sur les côtes. Digue battue par la tempête.— Violente tempête: vent entre 103 et 117 km/h (force 11 Beaufort).d2./d Fig. Trouble violent, agitation. "Une tempête sous un crâne" (V. Hugo).— Loc. Une tempête dans un verre d'eau: une grande agitation à propos d'une bagatelle.|| Suite de malheurs, de calamités qui s'abattent sur qqn.|| Trouble violent dans un état. Les tempêtes de la Révolution.d3./d Fig. Manifestation soudaine et violente; bruit qui évoque celui d'une tempête. Une tempête d'imprécations.⇒TEMPÊTE, subst. fém.A. — 1. Perturbation atmosphérique importante sur terre ou sur mer, caractérisée essentiellement par un vent violent (souvent accompagné de précipitations) et, en mer ou sur un lac, par de fortes vagues. Je voyais avec un plaisir indicible le retour de la saison des tempêtes, le passage des cygnes et des ramiers, le rassemblement des corneilles dans la prairie de l'étang (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 130). Dans la plupart des régions de France on constate du mauvais temps, tandis que la tempête sévit sur la mer du Nord, sur la Manche et sur l'Atlantique (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 2, col. 1-2).SYNT. Effroyable, furieuse, grande, violente tempête; tempête d'automne, d'équinoxe; tempête de vent; les tempêtes de l'océan; souffle, violence de la tempête; hurlements, mugissements de la tempête; ciel, vent de tempête; jour, nuit, soir de tempête; la tempête fait rage, gronde, mugit, rugit, souffle; la tempête se déchaîne, s'élève, s'apaise, se calme; affronter la tempête; annoncer, précéder la tempête; essuyer une tempête; échapper à la tempête; lutter contre la tempête; disparaître dans une tempête; exposé aux tempêtes; dispersé, emporté, secoué par la tempête; rocher, vaisseau battu par la tempête; tempête sur le lac, sur la mer; en pleine tempête; à l'approche, au cours, au fort, au milieu, au sein de la tempête; à l'abri des tempêtes; la tempête jette qqn sur la côte; le vent souffle en tempête.♦ P. méton. Mention figurant sur un baromètre. Le baromètre a descendu une fois, en 1796, à trois lignes au-dessous de tempête (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 139). Avis de tempête. V. avis B 2 e.♦ Tempête de neige. Perturbation s'accompagnant de fortes chutes de neige. Synon. tourmente de neige. Il est parti une nuit, par une épouvantable tempête de neige (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 367). Tempête de sable.♦ [Dans le domaine relig.; symb. de la puissance, de la colère de Dieu] C'est Jehova qui sort! Il descend au milieu Des tempêtes et du tonnerre! (LAMART., Harm., 1830, p. 363).2. Spécialementa) GÉOGR. Le cap des Tempêtes. Le cap de Bonne-Espérance. La mer bout depuis l'Amazone jusqu'au Cap des Tempêtes! (CLAUDEL, Chr. Colomb, 1929, 1re part., p. 1164).— Expr. fig. Doubler, franchir, passer le cap des Tempêtes /tempêtes. Sortir d'une situation difficile, troublée; sortir de l'âge des passions. Philine a eu d'assez gros ennuis, mais elle paraît avoir doublé le cap des Tempêtes, et naviguer maintenant dans des eaux calmes et sous des cieux propices (AMIEL, Journal, 1866, p. 96). Mon âge m'enlevait quelque autorité pour parler de ces choses [la pureté], moi qui ai passé le cap des tempêtes (MAURIAC, Nouv. Bloc-Notes, 1959, p. 173).b) ORNITH. Oiseau des tempêtes. Oiseau de haute mer (notamment le goéland et certaines variétés de pétrels ou d'oiseaux proches des pétrels). Aucun écho du monde n'arrivait jusqu'à elle [une île]. Seuls, les oiseaux des tempêtes s'y reposaient pendant leurs longues traversées (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 223). V. oiseau I A 1 a.B. — P. anal.1. a) Explosion violente; bruit violent, fracas, agitation. Tempête d'applaudissements, de bravos, de cris, d'injures, de sifflets, de voix; des tempêtes de rire. Faire tonner [le motif principal] au finale avec la tempête graduée de tous les instruments (NERVAL, Filles feu, Angélique, 1854, p. 567). Il y eut un cri terrible dans le lit; et puis une tempête furieuse sous le drap. Ça remuait, remuait, s'agitait, frétillait. Elle ne pouvait plus se dégager, tout enroulée là-dedans (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Surprise, 1882, p. 19).b) Locutions— De tempête, loc. adj. Qui a des caractéristiques rappelant la tempête, ses manifestations (bruit, violence, impétuosité, etc.). Bruit, clameur, rire de tempête. Hâan furieux, s'élançant à la porte, se mit à crier d'une voix de tempête:— Montez (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p. 120). Il courait après l'abbé Godart, qui, la cérémonie finie, s'en allait de son pas de tempête, en oubliant ses deux enfants de chœur (ZOLA, Terre, 1887, p. 510).— En tempête♦ Loc. adj. Synon. de en bataille. La touffe insensée des blonds cheveux en tempête (COLETTE, Chatte, 1933, p. 204).♦ Loc. adv. D'une façon brutale, sans ménagement. Entrer en tempête dans un endroit. Elle l'entraîna en tempête hors du salon (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1937, p. 235).2. ASTROPHYS. Tempête magnétique. Synon. de orage magnétique. Très souvent le passage d'une tache solaire au méridien dont le plan contient la terre est suivi par une tempête magnétique et par une aurore (H. POINCARÉ, Hyp. cosmogon., 1911, p. 247).C. — Au fig.1. Trouble, agitation, réaction violente d'une personne, d'une collectivité; grand trouble, grande agitation de l'âme, de l'esprit chez une personne. Tempête civile, politique, populaire, révolutionnaire; tempête de l'âme, du cœur; tempête d'amour, de haine; tempêtes intérieures, morales; tempêtes de la vie; tempêtes de jalousie; déchaîner, apaiser la tempête; résister à la tempête; il y a tempête. Chez cet être singulier, c'était presque tous les jours tempête (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 64):• On pouvait croire que cette petite opération, si heureusement effectuée, serait entérinée sans secousse par le Gouvernement américain (...). Or, ce fut une vraie tempête qui éclata aux États-Unis.DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 185.— [En corrélation avec calme] Le calme avant la tempête. Espérons que toutes nos agitations sont terminées et que le calme va succéder à la tempête (FLAUB., Corresp., 1864, p. 126). [En corrélation avec port au sens de « terme, refuge, abri »] S'assurer un port dans la tempête. Sur cette figure (...) de madame de Cursy, apparaissait le calme céleste, mérité dès ici-bas, la possession acquise de l'impérissable port au sein des tempêtes (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, 1834, p. 25).2. Expr. Une tempête dans un verre d'eau. Beaucoup d'agitation pour quelque chose de peu d'importance, de peu de valeur. Cette affaire (...) semblerait, à côté des grandes cata-strophes qui ont bouleversé l'Europe, une tempête dans un verre d'eau (VIGNY, Journal poète, 1856, p. 1323).3. Proverbe. Qui sème le vent récolte la tempête. V. récolter.4. [P. allus. au titre de chap. « Une tempête sous un crâne » des Misérables, 1re part., VII, 3 de V. Hugo, dans lequel Jean Valjean se pose un cas de conscience] Je réfléchis, j'eus ma petite tempête sous un crâne (...). Bref, je pris l'énergique parti de m'éloigner (COURTELINE, Femmes d'amis, Fils, 1885, p. 129).REM. -tempête, élém. de compos. V. falot(-)tempête (rem. b s.v. falot1), lampe-tempête, lanterne-tempête (rem. s.v. lanterne) et aussi: Pétrel-tempête, subst. masc., ornith. Oiseau appartenant à une variété de pétrels. Montagnes à droite, montagnes à gauche. Des pingouins partout, des pétrels-tempêtes (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 184).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718: tempeste; dep. 1740: tempête. Étymol. et Hist. 1. 938-950 « vent violent accompagné de rafales de pluie, de grêle » ici, en mer (Jonas, éd. G. de Poerck, 6: Scio enim ego quoniam propter me si est venu de cise tempestes super vos); 1176-81 allus. au caractère subit et destructeur de la tempête (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier de la charrette, éd. M. Roques, 2728: Lors le fiert [...] si l'anvaïst come tanpeste); ca 1195 id. (AMBROISE, Guerre sainte, 2229 ds T.-L.: Cil [li Turc] saillirent come tempeste); 2. a) 1174-77 « mauvais traitement, ravage » (Renart, éd. M. Roques, 6518); b) ca 1200 « malheur » (GUIOT DE PROVINS, Bible, 2474 ds Œuvres, éd. J. Orr, p. 87: c'est une tenpeste Quant il assemblent en un leu [li legistre] ou il cudent faire lor preu); c)
) 1205-50 [ms. H XIVe s.] « bruit, vacarme » demener grant tempeste (Renart, éd. E. Martin, XXIII, 1502);
) 1668 la tempête de sa voix (LA FONTAINE, Fables, II, 19); 3. 1176-81 « agitation, trouble de l'âme, de l'esprit » (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 2946: Li osterons nos de la teste Tote la rage et la tempeste); 4. fin XIVe s. « troubles dans un État, tourmente politique » (EUSTACHE DESCHAMPS, Miroir de mariage, 11570 ds Œuvres, éd. Queux de St-Hilaire, t. 9, p. 372). D'un lat. vulg. tempesta (VIIe s. Gl. de Reichenau), fém. subst. de l'adj. b. lat. tempestus, synon. de tempestivus « opportun; précoce » (VIIIe s. P. DIACONUS ex Festo, 499, 6 ds ERN.-MEILLET, s.v. tempus II: tempesta, tempestiva). Tempesta semble avoir assumé les sens du class. tempestas « époque, moment; temps qu'il fait; mauvais temps, tempête, orage », fig. « trouble, malheur, calamité [tempestas populi; querelarum; invidiae] ». Cf. 1. le subst. masc. a. fr. tempest « orage, tempête » (ca 1100 Roland, éd. J. Bédier, 2534), fig. « douleur, malheur » (ca 1220 GUI DE CAMBRAI, Barlaam et Josaphat, 105 ds T.-L.), issu d'un subst. lat. vulg. tempestus, forme masc. de tempesta; 2. le subst. fém. a. fr. tempesté « tempête » (1119 PHILIPPE DE THAON, Comput, 1914, ibid.), issu de tempestatem, acc. de tempestas, -atis; cf. aussi 3. le subst. masc. a. fr. tempier « tempête » (ca 1150 Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 645), « douleur, malheur » (ca 1200 RAIMBERT DE PARIS, Ogier le Danois, 10060 ds T.-L.) , issu du lat. vulg. temperium, formé sur (in)temperies (intempérie), lui-même dér. de temperare, mais directement rapproché de tempus (ERN.-MEILLET, s.v. temperare ; THOMAS [A.] Nouv. Essais, p. 115). Fréq. abs. littér.:3 086. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 5 890, b) 5 231; XXe s.: a) 3 767, b) 3 029. Bbg. MANTHA (S.). Phénomènes atmosphériques dans le dict. explicatif combin. du fr. moderne... R. québec. Ling. 1984, t. 14, n° 1, pp. 189-217. — QUEM. DDL t. 27, 30 (s.v. tempête magnétique).
tempête [tɑ̃pɛt] n. f.ÉTYM. 1080, Chanson de Roland, tempeste; d'un lat. pop. tempesta « temps », et, par ext., « mauvais temps », lat. class. tempestus « qui vient à temps », de tempus « temps ».❖1 Violente perturbation atmosphérique près du centre d'une aire cyclonale (⇒ Cyclone); vent rapide qui souffle en violentes rafales, souvent accompagné d'orage et de précipitations. ⇒ Bourrasque, cyclone, ouragan, tourmente. — Spécialt. Ce temps sur mer, qui provoque l'agitation des eaux et met les navires en péril. ⇒ Coup (de chien), houle, temps (gros temps). || La tempête se lève, souffle, se déchaîne, bat son plein (cit. 64), fait rage (→ Mouton, cit. 20). || L'effort, l'assaut de la tempête (→ Arrêter, cit. 9). || La fureur, la violence des tempêtes (→ littér. Flottant, cit. 1); hurlements, mugissements de la tempête (→ Conjuration des éléments). || Essuyer (cit. 8) des tempêtes dans une mousson contraire. || Affronter la tempête. || À l'abri des tempêtes. || La peur (cit. 16) de Panurge pendant la tempête. || « Le mois des tempêtes » (→ Ravissement, cit. 2). || Oiseau des tempêtes. || Mouette (cit. 1) qui annonce la tempête par ses cris. — Tempête de neige : chutes de neige avec un vent violent (→ aussi Frimas, cit. 2). || Tempête de sable : vent violent qui soulève le sable en tourbillons (→ Simoun, cit. 1). — La Tempête, drame de Shakespeare.1 (…) à peine fûmes-nous hors du golfe d'Alicante, qu'il survint une bourrasque effroyable. J'aurais, dans cet endroit de mon récit, une occasion de vous faire une belle description de tempête, de peindre l'air tout en feu, de faire gronder la foudre, siffler les vents, soulever les flots, et cœtera; mais laissant à part toutes ces fleurs de rhétorique, je vous dirai que l'orage fut violent, et nous obligea de relâcher à la pointe de l'île de Cabrera.A. R. Lesage, Gil Blas, V, I.2 La tempête allait commencer ses attaques, et déjà le ciel s'obscurcissait, en devenant d'un noir presque aussi hideux que le cœur de l'homme.Lautréamont, les Chants de Maldoror, II.3 La tempête au-dessous de lui, formait un autre monde de trois mille mètres d'épaisseur, parcouru de rafales, de trombes d'eau, d'éclairs, mais elle tournait vers les astres une face de cristal et de neige.Saint-Exupéry, Vol de nuit, XVI.3.1 Vers la fin de décembre, une vraie tempête s'éleva un jour. Le bouleversement des éléments était tel qu'un éclair brilla, suivi d'un coup de tonnerre, au milieu d'une tourmente de neige, comme au milieu d'une crise de délire dans nos maladies graves un souvenir d'une époque très ancienne revient tout à côté de pensées actuelles. Les journaux avaient annoncé des tempêtes effroyables pour toute la France. Le soir on espérait que la tempête tomberait, mais il n'en fut rien, et toute la nuit elle demeura dans la même force.Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 531.♦ En apposition après un subst. || Lampe (cit. 14) -tempête, briquet-tempête, dont la flamme protégée ne s'éteint pas par grand vent. || Falot-tempête (Ramuz, la Grande Peur…, p. 73).4 (…) la lumière qui éclaire le vestibule antique et large est religieusement éteinte, chaque soir (…) Il allume une lanterne-tempête.J.-R. Bloch, Sybilla, p. 323.2 Par métaphore ou fig. Agitation, trouble. || Une tempête s'éleva dans mon sang (→ Révolution, cit. 20). || Une tempête sous un crâne, titre d'un chapitre des Misérables de Hugo (I, VII, III). — Trouble, difficultés qui mettent en péril. — ☑ Loc. (1669). S'assurer (cit. 48) un port dans la tempête. — ☑ Loc. (1872). Doubler le cap (cit. 7) des tempêtes. — ☑ Prov. « Qui sème le vent récolte la tempête » (→ Proverbe, cit. 3; et aussi moissonner, cit. 6) : celui qui incite à la violence, à la révolte, s'expose à de grands périls.5 Mais quand un tel chagrin naît — comme c'était le cas pour celui-ci — à un moment où le bonheur de voir cette personne nous remplit tout entiers, la brusque dépression qui se produit alors dans notre âme jusque-là ensoleillée, soutenue et calme, détermine en nous une tempête furieuse contre laquelle nous ne savons pas si nous serons capables de lutter jusqu'au bout.Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Pl., t. I, p. 585.6 L'expérience fait voir aussi que les tempêtes de l'humeur sont bonnes aux courtisans comme le fouet aux chiens.Alain, Propos, 30 juil. 1921, La part de Jaurès.♦ (Fin XIVe). Agitation dans l'opinion, mécontentement, protestations. || Décret qui déchaîne la tempête. ⇒ Déchaînement (d'injures, etc.), sédition. || Problèmes qui ont soulevé des tempêtes (→ Homme, cit. 7). ⇒ Colère, discussion, querelle.♦ ☑ Loc. (1842). Une tempête dans un verre d'eau : beaucoup d'agitation pour une cause insignifiante.6.1 À vous, Messieurs les colons, mes très chers compatriotes, je demande de ne pas perdre de vue un jour la prédominance des intérêts généraux, de faciliter notre tâche déjà si rude en la dégageant des polémiques oiseuses que je qualifierai de tempêtes dans un verre d'eau (…)L. H. Lyautey, Paroles d'action, p. 307.3 (XIIIe). || Tempête de… Bruit violent qui rappelle celui de la tempête. ⇒ Explosion, fracas. || La tempête de sa voix (→ Accoutumer, cit. 10). || Une tempête de cris (→ Frou-frou, cit. 4; sifflet, cit. 5). || Tempête d'applaudissements, d'acclamations, de vivats (→ Applaudissement, cit. 8); d'injures, de critiques (→ Malveillant, cit. 2).7 (…) on n'entend plus les tempêtes des grandes orgues et les majestés douloureuses du plain-chant (…)Huysmans, En route, I, I.❖CONTR. Bonace, calme, embellie, sérénité.DÉR. Tempêter.
Encyclopédie Universelle. 2012.